VERDICT / NON-LIEU POUR LA MORT DE MEHDI

VERDICT / NON-LIEU POUR LA MORT DE MEHDI

864 486 Nous sommes le Front de mères

Le Front de mères et le Collectif des Madres s’associent pour constater un nouveau cas d’impunité alors que le jeune Mehdi (17 ans) est mort. Nous partageons la peine et le sentiment d’injustice de sa famille et particulièrement de sa maman.

Problème systémique vs accident de la circulation

La question de la problématique des courses poursuites disproportionnées et dangereuses a été posée et n’a reçu aucune réponse. La Cour d’Appel de Bruxelles – chambre des mises en accusation – résume la mort de Mehdi en « accident de la circulation ».

Mehdi était piéton et la voiture de police qui l’a percuté roulait sans sirène à près de 100 km/h en ville. Toute personne raisonnable doit admettre le danger de rouler aussi vite en ville. Refuser de le reconnaitre, c’est organiser l’impunité.

Impunité policière vs condamnation de la famille

La décision de non-lieu ne s’arrête pas là. Pire, elle condamne la famille à payer des indemnités de procédure aux policiers responsables de la mort de Mehdi.

Cette sanction financière (destinée à couvrir les frais d’avocat) est injustifiée, d’autant plus que les policiers ne paient pas eux-mêmes leurs avocats. C’est la zone de police – autrement dit le contribuable – qui paient pour eux.

Condamner une famille endeuillée à payer de l’argent aux responsables de la mort de leur enfant est immoral et choquant.

Refus d’obtempérer vs permis de tuer

L’absence d’encadrement des courses poursuites a causé de nombreux décès, de nombreux blessés et en causera encore à l’avenir.

Mehdi, Sabrina, Ouassim, Adil, Imad, Christophe, Fabian, Jidel… sont morts. Ce ne sont pas de simples accidents de la circulation. C’est le résultat d’un problème systémique : les policiers sont – ou se croient – autorisés à prendre des risques inconsidérés pour arrêter quelqu’un.

Aucun examen de proportionnalité n’est fait. L’idée est réellement que si quelqu’un s’enfuit ou refuse d’obtempérer, il prend le risque de mourir et sa mort est justifiée. Le verdict dans l’affaire de la mort de Mehdi vient le confirmer.

Cette idée atroce est inacceptable. Le refus d’obtempérer ne peut jamais justifier de mettre une vie en danger.

La vie humaine doit primer sur toute autre considération. Toujours.