Rien n’est attendu de ce gouvernement Attal par les quartiers populaires

Rien n’est attendu de ce gouvernement Attal par les quartiers populaires

1920 1187 Nous sommes le Front de mères

Rien n’est attendu de ce gouvernement Attal par les quartiers populaires. Si ce n’est encore des chocs, de la violence, du mépris.

La nomination des nouveaux et nouvelles ministres a fait réagir le champ politique, associatif et civil. Comment l’un des promoteurs de lois organisant des expulsions locatives intensives peut-il désormais se voir confier le ministère du Logement ?

Notons juste que la nomination de Mme Bergé à l’Égalité n’a pas suscité les mêmes réactions et la même levée de boucliers. Et pourtant, en termes de contradiction, nous sommes servies… Cette nomination est un message sans équivoque, une insulte. Le seul axe considéré par ce nouveau ministère sera celui de l’« égalité entre les femmes et les hommes », instrumentalisé. Un fémonationalisme, libéral et raciste tout à fait à sa place. Une posture qui invisibilisera et renforcera les autres facteurs d’oppression.

Quelques semaines à peine après sa nomination, Madame Bergé annonce, au micro d’un homme accusé d’agression sexuelle, que les organisations féministes dont les positions seront jugées équivoques concernant le 7 octobre 2023 se verront couper les vivres. C’est cela le féminisme raciste et colonial. Celui qui pose des légitimités différentes, et qui se sert de la cause des femmes à des fins impérialistes et belliqueuses. Les associations féministes que Madame Bergé menace remplissent pourtant des missions de service public que le gouvernement ne prend pas en charge…

D’abord opposée au mariage et à l’adoption entre personnes de même sexe, elle avait senti le vent tourner et s’était finalement positionnée pour. Lors de l’adoption de la loi sur la PMA “pour toutes”, elle a pourtant pris des positions hostiles aux droits des personnes trans.
Que dire alors de toutes les discriminations que la ministre de “l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances” devrait combattre ?

En ce qui concerne les discriminations liées à l’origine, proche du Printemps Républicain, elle utilise l’islamophobie comme un support d’ascension et d’assise politique. La laïcité risque d’être encore plus dévoyée pour réduire les droits fondamentaux des immigré·e·s et de leurs enfants.

Sur la ségrégation sociale, la réponse stigmatisante et répressive aux révoltes suite à la mort de Nahel a tout illustré de sa volonté de dépolitiser, de dénier les inégalités vécues dans les quartiers populaires.

Sur le handicap, un autre critère de discrimination massif ? Pas un mot non plus depuis sa nomination… et pourtant la situation est plus qu’urgente. L’ONU épingle en vain l’exclusion que le système provoque mais circulez, il n’y a rien à voir ! Détournement d’attention pour laisser la voie libre au marché, à la privatisation et au clientélisme conservateur.

En somme, ce ministère est celui de la normalisation des discriminations renforcées par les politiques publiques actuelles, pas de la lutte contre celles-ci. Celles et ceux qui luttent, ce sont nous, les mères des quartiers populaires, les associations, les habitant·e·s. Et nous comptons bien continuer de le faire, malgré les vents mauvais que ce gouvernement fait souffler de plus en plus fort en direction de nos enfants.

On résiste et on avance, car la lutte continue. Et l’histoire est avec nous. <3