Le blog du Front de Mères
Transmission des langues, mémoires, héritages culturels, etc.

Parents, élargissons le champ des possibles de nos enfants !

2560 1440 Nous sommes le Front de mères

Vidéo parue le 4 mars 2019 sur le site de The Muslim Think Tanks. Lien : www.tmtt.org/les-clefs-du-possible/

Fatima Ouassak : Parents, élargissons le champ des possibles de nos enfants !

Dans un contexte français où le système scolaire est discriminatoire et élitiste, Fatima Ouassak propose quelques pistes en matière d’éducation et en direction des parents, pour sortir des dilemmes entre réussite et éthique, et entre réussite et dignité. Pour que nos enfants puissent grandir curieux, ambitieux et respectés dans leur dignité.

Extrait de la vidéo :

« Les pouvoirs publics conseillent parfois aux parents qui parlent une langue issue de l’immigration post-coloniale (notamment l’arabe, le tamazight, le wolof, le peul, etc.) de ne pas parler leur langue maternelle à la maison parce que cela provoquerait des retards, des handicaps, etc. C’est totalement faux. Il faut au contraire transmettre sa langue, sa culture en mouvement, ses héritages, etc. C’est cela qui fortifie les enfants. Ne pas transmettre cela créé des effets très négatifs sur l’estime de soi de l’enfant(…)

Nos enfants ont le droit de voir leurs parents leur transmettre leur langue, leur religion, leur éthique, leur culture. C’est le droit fondamental de nos enfants, je dirais même que c’est un devoir pour les parents.(…)

Mais il ne faut pas faire porter trop de choses à nos enfants. Il y a beaucoup de parents qui disent à leurs enfants : « il faut en faire deux fois plus ». Sous-entendu : « c’est vrai que le système est inégalitaire mais c’est à toi de t’adapter et de travailler plus que les autres qui sont privilégiés ». Leur dire cela, c’est faire porter à l’enfant la responsabilité du système inégalitaire. Et contribuer au maintien de ce système. (…)

On peut aussi être tenter de faire porter à l’enfant nos luttes. « Va au front, va à l’école, si on te dit ceci ou cela en cours d’histoire, tu te défends, tu ne te laisses pas faire ». C’est problématique aussi de faire porter cela à l’enfant. (…) Il y a quelque chose d’universel dans le film « La vie est belle », c’est la volonté inébranlable du parent de protéger son enfant, d’aller au front pour lui. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le père est pris avec son fils dans un camp de concentration. Pendant tout le film, le père va essayer de protéger son enfant, il va être confronté aux violences des Nazis mais il va faire en sorte de divertir son enfant, lui faire croire qu’il s’agit d’un jeu, pour que jusqu’au bout l’enfant soit protégé de l’horreur qui se joue.(…) Il ne s’agit pas de faire de nos enfants des « warriors », ils doivent pouvoir s’amuser et vivre leur vie d’enfant!

Ne pas trop faire porter à nos enfants, cela veut dire que c’est aux parents de se battre pour une société plus juste, pour que nos enfants puissent grandir curieux, ambitieux et respectés dans leur dignité. (…) Ce n’est pas possible de le faire seul, les stratégies individuelles ne fonctionnent pas. Il faut que les parents se battent collectivement.

Je citerai Howard Zinn, un grand historien américain : « Un enfant pauvre ne sait pas qu’il est pauvre s’il est aimé. »

L’intégralité de la vidéo réalisée par TMTT, The Muslim Think Tanks ci-dessous.

Haut de page

Vidéo parue le 4 mars 2019 sur le site de The Muslim Think Tanks. Lien : www.tmtt.org/les-clefs-du-possible/